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Ma vie sur Karukéra
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11 décembre 2008

C'est la gwève

C’était le truc à vivre en Guadeloupe. J’avais connu Dean, le tremblement de terre de novembre, mais je n’avais pas connu la grève générale.

 

Bien entendu, on m’avait parlé des grèves de 2000 qui avaient duré un mois, des étalages vides dans les supermarchés, mais ça me semblait aussi loin le mur de Berlin pour un gamin de 3ème.

 

Sauf que là, mes choupinets, l’heure est grave, en Gwada c’est la gwève !

 

Alors pour commencer, qu’est-ce donc qu’on revendique ?

 

Et ben on veut le litre d’essence à 1 euros 17, le litre de diesel à 98 centimes et le litre de Whum à 5 euros. Ca va je déconne pour le Rhum, soyez pas si crédules aussi !

 

Bon conséquences :

 

Lundi je commence à neuf heures (Ouhais je sais, ça en étonne plus d’un, j’ai fait appel à un sorcier vaudou, envoutement, retour de l’amour, gain à l’Euromillion, pour les trois derniers vœux il se débrouille comme une brèle, mais sur les emplois du temps il est très bon), donc je pars de chez moi, et en arrivant sur la Rocade (c’est un peu notre périf si vous voulez), bouché. Bon alors je suis très France Inter le matin, j’écoute le fou du roi en direct (oui le matin pour moi, rapport au décalage horaire) mais là je zappe sur RCI, et je comprends la situation en deux minutes. Les transporteurs (bus /camion), ont bloqué les principaux axes de Guadeloupe avec des barrages pas un brin filtrants.

 

En gros, en Gwada il y a environ deux routes et demi qui font le tour de l’île. Comme j’ai la conscience professionnelle chevillée au corps, j’entends parler d’un passage, j’y vais, j’arrive au collège avec une demi-heure de retard, je prends ma classe, et c’est parti. A midi c’est un peu galère pour rentrer, mais bon, j’arrive à la maison.

 

Le lendemain, c’était mardi, rebelote (et dix de der)  pour arriver au collège, j’ai un tiers des élèves en moins, ils n’ont pas un envie de travailler, j’ai pas envie d’avancer trop vite, parce que pas envie de tout redire dans deux jours. Vers 11 heures on m’annonce que je suis bloquée en Grande terre (j’habite en Basse-terre), j’ai comme qui dirait envie de pleurer, et je maudis ma p*µ%0_ de conscience professionnelle. La principale nous dit : « viendez pas demain si les barrages sont toujours là » Consolation sympa, mais moi je suis coincée en Grande-Terre, avec ma mère qui m’attend à la maison, et même pas un maillot de bain pour aller me baigner à la plage la plus proche. J’achète Biba pour me consoler, et le lit en mangeant un sandwich (de chez Paul quand même, faut bien compenser). J’apprends que la grosse maille c’est hyper tendance, et qu’il faut l’associer à des bottes fourrées. Même pas en rêve, cet hiver le top du hype c’est le paréo à fleurs !

 

Un Biba et un macaron au chocolat plus tard j’arrive à rentrer chez moi.

 

Ma mère veut partir balader, on prend donc la voiture pour lui montrer comme les routes sont bien bouchées partout et qu’on peut aller nulle part, et que même que les magasins sont fermés ! Cela dit on passe à Carrouf, les rayons sont dévalisés et on fait une heure de queue (montre Cartier en main).

 

Mercredi j’ai laissé ma conscience pro au fond du lit, j’ai écouté la radio au réveil, les barrages sont partout, la situation s’est même durcie, je me recouche. Quelques heures plus tard je descends à la superette. Les conversations de ménagères m’apprennent que ça peut durer encore tout la semaine la gwève, et que d’ailleurs ça va être très surement le cas.

 

Bon, alors je suis rassurée, au moins deux jours à glander à la maison avec la meilleure excuse du monde : je peux pas sortir d’un périmètre de 5 kilomètres carrés, j’en profite pour repeindre deux trois trucs qui ont besoin d’un bon coup de peinture, faire un gâteau et une glace au chocolat, voir un dvd (Ne le dit à personne, que je n’avais pas encore vu, il est excellent), bref, c’est bon comme un arrêt maladie la souffrance physique en moins.

Tout ça, pour arriver au drame (bien entendu). Les transporteurs ont trouvé un accord, ça devrait être signé dans les heures qui viennent, demain tout devrait revenir à la normale…

 

Punaise, je vais retourner bosser, et psychologiquement je suis pas du tout prête, je pensais vraiment avoir au moins un jour de glandouille de plus. Je me sens comme si je venais d’avoir un contrôle de la sécu pour voir si j’étais vraiment malade.

 

 

 

Conclusion : En trois jours de grève les transporteurs ont semble-t- il obtenu gain de cause.

 

Constatation : On est vraiment merdissimals en grèves dans l’Eduknat, tout ce qu’on obtient c’est 1/30 du salaire en moins.

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Commentaires
M
Diane j'ai collé les stickers le jour même de mon arrivée, faut que je mette les photos.<br /> Christine j'espère que tu n'auras que du beau temps et des bonnes choses. Et puis même les petits accrocs du quotidien, après tout c'est la vie, et ça fait des choses à raconter sur les blogs!
C
Moi j'attends la neige pour gagner une journée!!<br /> <br /> J'avais un peu lu sur la page facebook de Cédric que c'était bloqué en Gwada et je me disais bien que tu allais écrire un post.<br /> Décidément, il se passe bcp de choses chez toi. Qu'est-ce qui m'attend ?...
D
merci pour ces infos, on se rend pas compte ici!<br /> et as tu eu le temps de coller tes stickers??<br /> bisous
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